La création d’entreprise dans le bâtiment
Le BTP est un secteur d’activité dynamique. Quel que soit son corps de métier, la demande est forte et créer son entreprise dans le bâtiment peut s’avérer lucratif. A condition que son projet soit bien préparé. Comment s’y prendre pour se donner toutes les chances de réussir ? Le point sur les éléments essentiels pour lancer sa société de BTP.
Créer son entreprise BTP : définir son projet
Le BTP est un secteur très vaste, et les entreprises qui y évoluent ont des caractéristiques très différentes. Pour l’entrepreneur qui souhaite se lancer, il est primordial de bien définir son projet de création d’entreprise BTP pour ne pas se perdre, voir son projet aboutir et réussir.
Définir ses futures missions
Ne se lance pas dans le BTP qui veut. L’artisan est un professionnel, qui doit être reconnu comme tel auprès de ses futurs clients.
L’entrepreneur ne peut proposer des missions à ses futurs clients que si elles ont été sanctionnées par un diplôme ou une expérience certifiée de 3 ans minimum. Aussi doué soit-il, s’il ne remplit pas cette condition par rapport à certaines tâches, il ne pourra pas les inclure dans son catalogue de prestations.
Seul le statut d’homme à tout faire permet de multiplier les prestations de service diverses ; sans pouvoir intervenir sur le bâti toutefois.
L’entrepreneur doit donc être suffisamment formé avant de lancer sa société et prendre en considération le fait qu’il se lance dans une activité très encadrée. Un stage de préparation à l’installation lui est d’ailleurs imposé par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat.
Ce qui pourrait au premier abord être considéré comme contraignant est en fait une vraie force pour le professionnel. Son projet d’entreprise du bâtiment est ainsi clarifié dès le départ et évite de se disperser. C’est aussi un atout considérable pour rassurer ses premiers clients.
Etablir son business plan, une nécessité
Comme pour tout montage de société, devenir entrepreneur dans le bâtiment demande d’élaborer un business plan.
Si le grand public ne manque pas de projets à confier à de bons artisans, il ne faut toutefois pas sous-estimer l’impact de la concurrence. Un projet de création d’entreprise BTP viable passe donc par une étude de marché.
Cela permet de mesurer l’étendue de la concurrence et l’offre déjà en place, pour se positionner soi-même. Aussi, cela donne des indications utiles sur la clientèle potentielle, les besoins à couvrir, la zone de chalandise…
De ces informations cruciales découle la possibilité de faire des projections de son activité à court, moyen et long terme.
Les différents scénarios abordent notamment la question du chiffre d’affaires et de la rentabilité, et pourront servir à convaincre des investisseurs si besoin.
Choisir son statut d’entrepreneur BTP
Une des questions cruciales qui se pose à tout créateur d’entreprise est le choix de son statut. Plusieurs choix s’offrent aux artisans, qu’ils doivent mesurer car les incidences fiscales et juridiques diffèrent pour chacun d’eux.
L’entreprise individuelle
Au moment de se lancer, de plus en plus d’artisans optent pour le régime de la micro-entreprise. Cette société individuelle limite la responsabilité du créateur, qui bénéficie par ailleurs d’un régime simplifié. Toutefois, ce statut est aussi assorti d’un plafond de chiffre d’affaires, qui peut être vite atteint.
Pour une entreprise individuelle, deux autres statuts sont possible.
Le premier d’entre eux est l’EURL, avec laquelle le créateur acquiert le statut de TNS (Travailleur Non Salarié). Il n’engage pas son patrimoine personnel et n’est responsable qu’à hauteur du capital engagé.
Le second est la SASU. Le chef d’entreprise est alors considéré comme un salarié.
Se lancer avec des associés
Si le projet concerne plusieurs associés, l’entreprise sera créée sous le statut de SARL ou de SAS.
La SARL est l’équivalent de l’EURL, mais en accordant la possibilité de s’associer. Selon le nombre de parts détenues, le chef d’entreprise sera assimilé à un TNS ou à un salarié.
Quant à la SAS, elle est le pendant de la SASU.
Quid du portage salarial dans le bâtiment ?
Le portage salarial connait un essor fulgurant, ses avantages pour les professionnels en soif d’indépendance étant reconnus. Ce statut concerne aussi le secteur du BTP. Il est ouvert aux experts du bâtiment.
Ceux-ci peuvent ainsi profiter des avantages d’un métier d’indépendant sans en subir les inconvénients.
Le portage salarial BTP permet notamment de se décharger des contraintes administratives du chef d’entreprise, comme les travaux comptables, les déclarations de TVA…
Pour autant, le salarié porté garde la souplesse et l’autonomie du freelance, avec la maitrise totale de son planning, de ses prestations et de ses honoraires. Cela lui permet aussi de dégager plus de temps pour développer son activité, trouver des clients et mener à bien ses missions.
Pour les professionnels du bâtiment qui souhaitent se lancer ainsi, il est essentiel de faire appel à une société de portage salariale spécialisée dans le BTP. Seul un tel organisme permettra aux professionnels du bâtiment indépendants d’accéder aux assurances indispensables à leur activité, comme l’assurance décennale par exemple.
Comme son l’indique, le professionnel en bâtiment qui fait ce choix acquiert le statut de salarié. Il est dispensé des démarches de création d’entreprise. Il est lié par un contrat de travail et sa rémunération est fonction de son chiffre d’affaires.
Immatriculer sa société BTP : les démarches
Une fois son statut choisi et son projet clairement défini, le temps des démarches administratives est venu. Ce n’est qu’après son immatriculation qu’une entreprise est légalement créée et autorisée à démarrer son activité.
Pour cela, le créateur d’entreprise doit prendre connaissance de la réglementation qui encadre son activité. C’est indispensable pour pouvoir rédiger les statuts de l’entreprise, formalité obligatoire et qui détermine le fonctionnement de celle-ci.
Le ou les dirigeants sont identifiés à cette occasion ainsi que la forme juridique de l’entreprise. Le capital social y est également mentionné, après que les fonds aient été effectivement versés.
L’immatriculation d’une entreprise BTP auprès de la CFE entraine l’attribution d’un numéro de SIRET et de SIREN. Ceux-ci servent à identifier l’entreprise et son repris sur les documents officiels qu’elle génère, comme les devis et factures par exemple. Une annonce légale est également publiée.
Créer une entreprise dans le secteur du bâtiment est un projet qui doit être mûri. La réglementation stricte impose au chef d’entreprise en BTP de bien cadrer son activité dès le départ. C’est aussi un gage de réussite sur un secteur porteur mais aussi concurrentiel.